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"Un vampire au soleil : Jean Rollin à Nice".
Posté par Patryck Ficini le 24 janvier 2010.
"Une découverte dans les années 90 par le biais d'un inoubliable numéro spécial de Fusion Fantasy, l'excellent fanzine de Jean-Marc Baurit. Puis, très vite, la location de La Nuit des traquées, film au charme inédit, avant de dévorer tous ses films fantastiques et une partie de ses romans. Telle fut ma rencontre avec un univers unique et inclassable, celui de Jean Rollin. En une vingtaine de films, de vampires bien souvent, l'homme s'est avéré le seul cinéaste français spécialiste du genre. Et peu importe ses détracteurs parfois injustes, Rollin a continué contre vents et marées. Soyons clairs : avec des budgets aussi réduits, personne n'aurait pû faire mieux - même si Jess Franco a pû parfois faire aussi bien. L'an dernier, E/Dite sortait ses passionnantes mémoires, une véritable plongée dans le bis français, rédigées par un authentique amoureux du bizarre, un fou de cinéma doublé d'un grand connaisseur de la littérature populaire. (...)
Evénement la semaine dernière à Nice, au Mercury : Jean Rollin présentait son avant-dernier film, La Nuit des horloges, avec Ovidie. Un film parfois maladroit mais émouvant, profondément marqué par la hantise de la mort et très bien interprété par la réalisatrice de pornos. Le choix de ses actrices, un autre reproche infondé qu'on fait parfois à Rollin, alors qu'Ovidie comme Brigitte Lahaie donnent le meilleur d'elles-mêmes dans ses films. La Nuit des horloges au cinéma : un rêve de cinéphile bis, même si le film est déjà abondamment diffusé sur le satellite. Et l'occasion d'un passionnant débat d'une heure avec Rollin, un homme très sympathique qui a mille choses à dire et qu'on ne se lasse pas d'écouter ou de lire. Un homme pudique aussi, presque timide lorsqu'il évoque ses films érotiques, une partie de sa longue carrière qui le passionne à l'évidence moins que l'épouvante poétique qui lui est si personnelle. Car Jean Rollin est un vrai auteur bis, avec des obsessions, des peurs et des phantasmes qu'il n'a eu de cesse d'explorer pendant plus de quarante ans pour le plus grand plaisir de ses admirateurs. C'est avec joie que j'ai pû échanger quelques mots avec le cinéaste qui m'a fort aimablement dédicacé deux de ses plus beaux livres : Les Demoiselles de l'étrange et Les Deux orphelines vampires. Que dire d'autre si ce n'est qu'on attend avec entousiasme la poursuite de son oeuvre tant littéraire que cinématographique. Ah oui, une dernière chose : merci M. Rollin !"
Les photos de Jean Rollin dans le hall du Mercury et du film La Nuit des horloges (2007) avec Ovidie sont tirées du blog Darkstar Films.
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