Qu'est-ce qui vous a ramenée à l'Algérie, un pays que
vous avez quitté enfant ?
Je ne voulais pas parler de l'Algérie. Dans ma famille, on n'en parlait pas. Mais mon scénariste, Jacques Fieschi, a insisté. Cela lui semblait une évidence. Je me suis laissée faire... On a la même histoire, lui aussi a connu ce déchirement de l'exil dont j'ai hérité... Je suis née en Algérie, j'y ai grandi... Avec Jacques, on s'est rendu sur place, j'ai filmé les rues où j'ai vécu, lui aussi. J'ai dû surmonter la distance affective que j'avais mise entre ce pays et moi. Il était temps que l'Algérie et moi, on se rejoigne. On s'est servi de nos souvenirs mais cela reste du cinéma. Dans le scénario, il fallait cette fracture... pour s'en servir dans le romanesque. Oran a été baptisée, Un balcon sur la mer...
C'est un film profondément méditerranéen... Quel lien faites-vous entre Nice et Oran ?
Quand ma famille a quitté l'Algérie et Oran, elle est venue s'installer à Nice. Mon père a été heureux dans cette ville, il l'aimait. Ce film, j'aurai pu le lui dédier... si j'étais moins pudique. J'avais déjà tourné Le Fils préféré à Nice où mon fils aîné est né, c'est une ville que je garde toujours dans mon coeur... elle a un côté réconfortant. Un jour, je m'y retirerai... La méditerranée favorise les rencontres, les liens entre différentes rives, j'aime ce sentiment d'universalité...
(http://www.lepetitnicois.fr/IMG/contenus/article_PDF/article_a3287.pdf)
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