vendredi 1 juillet 2011

Bardot rencontre Churchill à Nice (1956)

par François Bagnaud
09/2/2011

Un article récent paru dans Ici-Paris (n° 3420 du 24 janvier 2011) m’a remis en mémoire une rencontre insolite que Brigitte Bardot a même oublié d’évoquer dans ses Mémoires (mais pas Dominique Choulant dans sa dernière biographie sur B.B. - bravo !). Il s’agit de ces quelques minutes passées en compagnie de Winston Churchill en 1956.
Brigitte n’avait pas encore « explosé » avec le mythique Et Dieu… créa la femme mais elle commençait à être très connue… Elle était justement en train de tourner des scènes d’intérieur de ce film aux Studios de La Victorine à Nice, lorsqu’avec Vadim ils croisèrent Winston Churchill, le grand homme d’État britannique. Après quelques politesses d'usage, il y eut un silence. Puis, sous le regard amusé du vieil homme (alors âgé de 82 ans), la jeune vedette entama une conversation que je vous rapporte ici car je la trouve toujours aussi surprenante… Elle montre le sens de l’humour et de la répartie de Brigitte mais surtout son adorable candeur :

- Vous me faisiez peur à la radio quand j’avais 8 ans, mais je vous trouve plutôt mignon pour une légende,
dit Brigitte.
(J’imagine que Churchill a dû rester hébété, car le mot « mignon » n’est peut-être pas le qualificatif qui lui convenait le mieux…) Devant le mutisme de Churchill, elle ajouta :
- Que faites-vous à Nice ?
- De la peinture, répondit-il, enfin ! Vous êtes actrice, je suis peintre. Nous avons l’art en commun.
- Mon père a acheté un de vos paysages.
- Je ne vends pas mes toiles !
- Vos copains les vendent, eux. Le tableau acheté par mon père représente une colline avec un pin parasol au premier plan et la mer au fond. Vous vous en souvenez ?
- Et un buisson de genêts en fleurs sur la droite ?
- Oui, vous l’aimez ?
- J’aime peindre. Mais je ne resterai pas dans l’Histoire aux côtés de Cézanne.
- Vous savez, mes films sont sûrement moins bons que vos tableaux. Et moi, je n’ai pas gagné une guerre.
- Mais vous n’avez rien perdu !
Sur cette dernière parole, Churchill fit un grand sourire à Brigitte et s’éloigna rapidement vers une salle de projection où il allait voir Le Monde du silence, un film documentaire que Cousteau venait de réaliser.
Mais deux jours plus tard, certainement amusé par Brigitte, Churchill souhaita la revoir et l’invita à dîner chez des amis, mais au dernier moment, elle refusa de s’y rendre… D'après le témoignage de Vadim, son mari, elle semblait avoir un rendez-vous plus... romantique avec son partenaire Jean-Louis Trintignant, qui deviendra très vite l’un de ses grands amours !


Photos Edward Quinn

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