"La figure semble sur le point d'être avalée par les parois, par les murs (...). Nous vivons un temps suspendu, ce qu'on pourrait appeler avec le vocabulaire d'Emmanuel Levinas un "entre-temps" (...). Mais les entre-temps ne sont pas forcément immobiles. Ce ne sont pas des clichés, ce sont des tensions (...). Et c'est l'impression que l'on a quand on regarde tel édifice de Sosno : c'est un édifice qui tient debout mais qui est en train de vaciller, osciller secrètement, comme si un tremblement de terre était en train de ralentir, ou d'accélérer peut-être, les choses. Donc nous sommes dans l'entre-deux. Nous sommes bien dans l'entre-temps, mais c'est un entre-temps de tension et non pas de détente (...). C'est un entre-temps qui démultiplie le temps (...), comme si (...) les instants pouvaient être montés en épingle, pouvaient être séparés les uns des autres dans notre perception, sans perdre pour autant de leur mobilité. Et ça (...) c'est une technique photographique. C'est une technique de reporter. C'est une technique de suspens, mais de suspens qui bascule en quelque sorte dans la certitude que l'image va s'achever et va devenir quelque chose d'autre. Et que par conséquent, nous ne sommes que des voyeurs provisoires." [Daniel Charles, professeur de philosophie]2.
1. et 2. Extraits du reportage Sosno, sculptures hors du temps (GNP Production - 80/90 ?) ; 1. : Construction de l'Elysée Palace Hôtel.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire