vendredi 28 juin 2013

L'enfant du cinéma III : Nicole


Qu'est-ce qui vous a ramenée à l'Algérie, un pays que
vous avez quitté enfant ?
Je ne voulais pas parler de l'Algérie. Dans ma famille, on n'en parlait pas. Mais mon scénariste, Jacques Fieschi, a insisté. Cela lui semblait une évidence. Je me suis laissée faire... On a la même histoire, lui aussi a connu ce déchirement de l'exil dont j'ai hérité... Je suis née en Algérie, j'y ai grandi... Avec Jacques, on s'est rendu sur place, j'ai filmé les rues où j'ai vécu, lui aussi. J'ai dû surmonter la distance affective que j'avais mise entre ce pays et moi. Il était temps que l'Algérie et moi, on se rejoigne. On s'est servi de nos souvenirs mais cela reste du cinéma. Dans le scénario, il fallait cette fracture... pour s'en servir dans le romanesque. Oran a été baptisée, Un balcon sur la mer...

C'est un film profondément méditerranéen... Quel lien faites-vous entre Nice et Oran ?
Quand ma famille a quitté l'Algérie et Oran, elle est venue s'installer à Nice. Mon père a été heureux dans cette ville, il l'aimait. Ce film, j'aurai pu le lui dédier... si j'étais moins pudique. J'avais déjà tourné Le Fils préféré à Nice où mon fils aîné est né, c'est une ville que je garde toujours dans mon coeur... elle a un côté réconfortant. Un jour, je m'y retirerai... La méditerranée favorise les rencontres, les liens entre différentes rives, j'aime ce sentiment d'universalité...

(http://www.lepetitnicois.fr/IMG/contenus/article_PDF/article_a3287.pdf)

Vieux bijoux




Clap au Negresco (1)







L'enfant du cinéma II : Mocky

Vous êtes né…
Le 6 juillet 1933 à la clinique Santa-Maria, au 12 boulevard Tzarewitch. 1933 et non 1929 comme tout le monde le croit ! L'histoire de ma date de naissance, c'est déjà presque un film en soi…

Racontez-nous !
En 1942, mon père, qui était juif, craignait que je sois déporté. Il voulait m'envoyer « au vert » chez un ami qui habitait près d'Oran. Le problème, c'est qu'à 9 ans, je ne pouvais pas prendre seul le bateau pour l'Algérie. Heureusement, mon parrain, Julien Lairis, travaillait à la mairie de Nice. Il m'a fabriqué de faux papiers en me vieillissant de quatre ans ! Comme j'étais très grand pour mon âge, ça n'étonnait personne. Et j'ai pu embarquer… Depuis, je m'efforce de rétablir la vérité. C'est compliqué parce que tous les témoins de l'époque sont morts !

D'où venaient vos parents ?
Mon père Adam, d'origine tchétchène, naturalisé polonais, a servi dans l'armée française pendant la Première Guerre mondiale. Il a inventé une perceuse de tranchées qui porte son nom : la Mokiejewski. Ma mère, Janine Zylinska, était issue d'une riche famille catholique polonaise. Ils se sont installés à Nice vers 1922… et mon père s'est aussitôt employé à ruiner la famille. C'était un fou furieux, un jouisseur ! Il n'a jamais vraiment travaillé de sa vie. La fortune de ma mère a fondu sur les tables de bridge. Tout ce qu'elle a pu sauver, c'est la magnifique maison où nous habitions, avenue du Cap-de-Nice au Mont-Boron.

Quels souvenirs avez-vous de cette époque ?
Un jour, mon père m'a offert un ourson. Un vrai, hein, pas une peluche ! Quand il a commencé à grandir, nous l'avons donné à un zoo. J'étais inconsolable (il rit). Je me souviens aussi du jour où j'ai été mordu par un serpent…

Un serpent ?
Oui ! C'était à la Tour-Rouge, la seule plage de sable niçoise. Je devais avoir 6 ans. J'étais à genoux, je cherchais des coquillages dans une grotte et je l'ai écrasé ! C'était un serpent de Java, une espèce venimeuse. Mon père l'a mis dans un bocal et l'a porté au Musée océanographique de Monaco ! (Il rit) Vous voyez, j'ai survécu !

C'est à cette époque que vous avez découvert le cinéma ?
A peu près. Ma mère était une vraie mordue. Le jeudi et le dimanche, de 14 heures à 19 heures, elle m'amenait au Rex, rue Paganini, au Politéama, place Garibaldi ou au Studio 34, boulevard Edouard-VII. Je devais avoir sept ans quand j'ai vu Une nuit à l'Opéra. L'humour des Marx Brothers, c'était quelque chose ! Drôle et décapant à la fois…

C'est à Nice que vous avez fait vos débuts d'acteur ?
Presque : à Saint-Jeannet ! J'avais neuf ans. Mes parents fréquentaient les artistes juifs qui se planquaient, comme le compositeur Joseph Kosma et le décorateur Alexandre Trauner. Ils travaillaient - dans la clandestinité - sur Les Visiteurs du Soir que tournait Marcel Carné. Je fais de la figuration dans une scène avec Jules Berry. C'était juste avant mon départ pour l'Algérie…

Vous revenez à Nice deux ans plus tard, à la Libération…
J'ai habité quelque temps dans un bordel qui se trouvait en face de la gare. J'étais amoureux d'une prostituée, donc ça me semblait tout naturel. L'été, j'étais garçon plagiste sur les plages de la Croisette. Je présentais des jeunes femmes à des vieux messieurs…

Vous étiez mac ?
Un peu… (il rigole) ça n'a pas duré. En 1946, j'avais treize ans, j'ai épousé une fille que j'avais mise enceinte, puis je suis monté à Paris où je suis devenu chauffeur de taxi. J'ai « chargé » Pierre Fresnay qui m'a proposé un petit rôle. Et tout a démarré comme ça…

Vous revenez souvent à Nice ?
Aussi souvent que je le peux ! Jacques Médecin a toujours tout fait pour m'aider - comme aujourd'hui Christian Estrosi ! J'ai réalisé un court-métrage sur la ville, Nice is nice. Et je reviens avant la fin de l'année pour tourner mon nouveau film, Le Mentor. (Il sourit) D'ailleurs, il faut m'excuser : je dois aller auditionner une quarantaine de jeunes comédiennes. Je ne veux pas les faire attendre…

Nice Matin, 29/09/2011, Lionel Paoli.

mercredi 19 juin 2013

C'est la Petite maison qui invite





[...] C'est alors que le hasard fait se croiser les deux stars dans un même restaurant, en France. On imagine soudain le malaise et la gêne des deux artistes. Elton John a raconté lui-même la scène lors d'une interview sur le site américain Extra : "Elle est arrivée et je lui ai fait passer un petit mot. Elle a été très aimable. Je me suis sincèrement excusé, car ce que j'ai dit n'aurait jamais dû être diffusé en public. Elle a accepté nos excuses, puis nous lui avons offert le dîner." La moindre des choses, pourrait-on dire, après l'humiliation subie par la chanteuse américaine. Mais celle-ci a préféré passer l'éponge. "Je dois dire qu'elle a été fantastique, a reconnu Elton John. Elle a tout de suite été d'accord pour passer à autre chose. J'étais tellement soulagé, car elle avait toutes les raisons pour ne pas me parler, mais elle m'a dit : non, non, j'accepte tes excuses, passons à autre chose." Un prochain duo, peut-être ? Histoire de fumer ensemble le calumet de la paix. (lepoint.fr)

Bibi II









mardi 18 juin 2013

Un film chanté (clic photo)


Nice

Prenez une bouffée d’air frais et marin avec ce court métrage 
émouvant sélectionné pour la Quinzaine des Réalisateurs en 2008. 
Maud Alpi, jeune et talentueuse réalisatrice spécialisée dans le format 
court, nous offre ici un lieu de rencontre traversé par des personnages touchants (MUBI).


vendredi 14 juin 2013

L'enfant du cinéma I

1989, naissance du fils d'Yves M. à Nice ("C'est un beau jour, oui").


2008, retour aux Moulins pour le rêveur de la cinémathèque ("Abdellatif Kechiche a 6 ans quand il débarque avec ses parents dans une cité à Nice, tout près des studios de la Victorine où il voit défiler stars et limousines").